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Article paru dans Néosanté en mai 2016 (n°56)

Aller plus loin dans la biologie totale

« Pour aller plus loin… » porte bien son nom ! Créée en Belgique il y a 8 ans, cette école diffuse de l’information, synthétise les apports, approfondit les recherches et développe des formations qui permettent une compréhension biologique des événements, des comportements et des maladies : vaste programme ! Nous avons rencontré deux des animateurs de cette association, Alain Lechat et Roberto Fradera. En leur compagnie, voici un petit voyage dans le cerveau automatique, celui qui connaît le chemin pour changer les choses dès qu’on a compris qu’elles ne sont plus d’actualité.

Comment est née l’ASBL Pour Aller Plus Loin… (1) ?

Nous avons créé cette école il y a huit ans, juste après l’accident de Claude Sabbah. Ce dernier avait souhaité créer un séminaire spécifique pour les élèves les plus avancés, qui aurait porté le nom de « Pour aller plus loin ». Or, il n’a pas eu l’occasion de le mettre en place. Au travers de cette ASBL (dont le nom lui rend hommage), nous souhaitons continuer à diffuser, entre autres, les informations concernant la biologie en général, et la Biologie Totale en particulier, de manière correcte et juste. Même quand on a des connaissances (en Biologie Totale, en Médecine Nouvelle, etc.), on doit pouvoir aller plus loin. D’où le nom de notre ASBL.

Qu’entendez-vous par « aller plus loin » ?

Il s’agit de remettre en question, en perspective, les acquis. Rechercher le pourquoi des choses, et non pas le « comment on fait pour les résoudre ». Le cerveau automatique, lui, connaît le chemin pour changer les choses dès qu’on a compris qu’elles ne sont plus d’actualité.

Comment résumeriez-vous les objectifs-phares de votre démarche ?

Il s’agit de donner au grand public un accès à une autre compréhension des choses qui nous arrivent et de la fonction de certains symptômes physiques ou comportementaux que nous avons longtemps attribués au hasard. Par ailleurs, plus spécifiquement, l’enjeu est de donner la possibilité à des professionnels de l’enseignement, de la santé, du relationnel (etc.) d’ajouter à leurs formations antérieures un outil d’approche complémentaire d’interprétation des événements de la vie. Les fonctionnements biologiques du cerveau humain sont l’objet, depuis des centaines d’années, de recherches, d’hypothèses et, heureusement, de découvertes. Aujourd’hui, la synthèse de nombreuses études permet d’avoir accès à une approche sereine des événements de notre vie qui déterminent nos comportements, mais aussi ceux de nos enfants. Et même de leur descendance. Pour aller plus loin… a pour ambition de partager ce savoir au cours de diverses formations et activités, qu’il s’agisse de la formation de base, mais aussi des formations spécifiques et techniques.

Vous inscrivez-vous exclusivement dans la continuité (des apports de la Biologie Totale, par exemple) ou développez-vous votre propre spécificité ?

Nous avons à cœur de reprendre et de synthétiser le fruit des recherches, non seulement de Claude Sabbah, mais aussi de Marc Fréchet (qui a mis en lumière le « Projet Sens » et les « Cycles Biologiques Cellulaires Mémorisés »), d’Anne Ancelin Schützenberger (à qui l’on doit la psychogénéalogie), de Bruce Lipton (la Biologie des Croyances), de Georg Groddeck (qui a contribué à développer la psychosomatique) ou encore du Docteur Hamer (Médecine Nouvelle), pour ne citer qu’eux. Nous restons ouverts à tout ce qui permet de développer l’approche ou la compréhension biologique des choses, et non pas l’approche psychologique, ni sociologique.

Quelle est donc la particularité de l’approche biologique des choses ?

Dans le biologique, nous sommes dans des fonctionnements automatiques qui ne prêtent pas à des interprétations, qui peuvent s’avérer parfois nébuleuses. Pour être plus précis, ce sont les fonctionnements qui se passent dans le cerveau humain (des mammifères, du moins) depuis des millions d’années. Ils correspondent à des comportements de survie dans la nature hostile. Le deuxième aspect, c’est que le cerveau automatique fonctionne exactement comme un ordinateur ; par le fait que c’est le cerveau qui a inventé l’ordinateur, et non le contraire. On peut ainsi retrouver énormément d’analogies entre cerveau et ordinateur – ce que les neurosciences nous démontrent d’ailleurs actuellement. On va donc rechercher des comportements qui sont inscrits dans la mémoire de l’ordinateur, donc du cerveau automatique, depuis des millions d’années, c’est ce qui fait la différence avec les comportements sociologiques. La biologie ne se soucie pas de considérations sociologiques.

Pouvez-vous donner un exemple ?

La mère dépose son enfant à la crèche. Sur le plan sociologique, c’est quelque chose de tout à fait acceptable, de tout à fait normal, si elle travaille, si elle a des activités, etc. Biologiquement, cela crée des conséquences. Des conflits émotionnels qui se traduisent biologiquement chez l’enfant, via le Projet-Sens, et chez la mère. C’est une aberration, parce que dans la nature, le petit meurt d’office (s’il est laissé par sa mère). Psychologiquement et sociologiquement, l’interprétation sera tout à fait différente. L’enjeu est de prendre conscience, sans aucun jugement, que, biologiquement, c’est une aberration.

Vous prônez donc une approche biologique, et non psychologique des choses, mais derrière le sens de la maladie, il y a quand même un impact non négligeable des émotions ?

Bien sûr ! L’émotion provoque une réaction qui est déjà inscrite dans le cerveau automatique, en fonction de la survie archaïque. C’est elle qui va déclencher la maladie ou le trouble de comportement. Je poursuis sur l’exemple ci-dessus : la mère dépose l’enfant à la crèche, après être restée avec lui pendant trois mois. La lionne dans la nature hostile ne cède pas son petit, à qui que ce soit. La mère lycaon garde, elle, le petit entre ses pattes. Le petit peut bouger, mais les pattes de la mère sont constamment autour de lui. Sociologiquement, on comprend qu’on puisse déposer le petit à la crèche. Mais si on essaie de comprendre l’eczéma, les pleurs ou les peurs du petit par la sociologie – en disant que c’est parce qu’il est séparé de sa mère – on n’est pas vraiment sur le bon plan, ni sur la bonne lecture. C’est la mère qui, consciente d’être séparée de son petit, lui passe, en projet, la peur, la crainte, le danger qu’il court. Et le sentiment de séparation (d’avec son petit).

C’est une tout autre lecture…

C’est la lecture de Claude Sabbah et du Dr Hamer. Nous essayons donc de développer la compréhension biologique des choses – c’est-à-dire de ramener la compréhension à quelque chose qui tienne exclusivement au comportement biologique, et non pas sociologique des individus. Nous gardons donc la voie tracée, mais nous essayons aussi de l’enrichir et de l’approfondir. Nous sommes évolutifs, sans renier d’où on vient.

De quelle manière approfondissez-vous cette approche ?

Notamment à travers toutes nos consultations et les cas cliniques qui nous permettent d’augmenter notre expérience et d’expérimenter de nouvelles choses. Quant aux programmes de cours, calqués au départ sur ceux de Claude Sabbah et du Dr Hamer, ils se sont enrichis des formations de Bruce Lipton, mais aussi des formations que nous avons créées, en fonction de notre expérience. Cette spécificité nous inspire d’ailleurs le thème d’un livre à paraître (encore en cours d’écriture)…

Dans cet approfondissement, alimenté par les recherches et votre expérience de terrain, découvrez-vous de nouveaux faits marquants qui viennent nourrir vos formations ?

Oui, notamment par rapport à l’actualité, et plus précisément par rapport au mode de fonctionnement des gens, alors qu’on ne s’y attend pas. On comprend ainsi biologiquement des personnages ou des personnalités comme Michael Jackson, Claude François, Anne-Marie Lizin, etc. On en profite pour faire des liens, pour essayer de (mieux) comprendre l’actualité, au sens large.

Quelles autres approches spécifiques déployez-vous dans vos formations ?

Il y en a plusieurs (voir site Internet et encadré, NDLR), mais depuis plusieurs années, nous donnons notamment des formations basées sur des extraits de films. On prend des séquences de longs métrages ou de séries, afin que les personnes qui participent aux formations « lisent » le décodage biologique dans les scènes filmées. Ce qui est extraordinaire – alors que cinéastes et acteurs n’ont jamais entendu parler de Biologie Totale ou de comportements biologiques, c’est qu’on retrouve exactement le comportement attendu, la pathologie attendue, la réaction attendue. Que ces films soient américains, français, anglais, etc.

Pourriez-vous illustrer par un exemple ?

Dans les films et séries, on peut observer des scènes où l’on voit donc précisément les réactions des protagonistes correspondre à ce qui est biologiquement automatique. Par exemple, on voit très souvent un père traiter sa fille n°1 d’une façon différente que le garçon n°1… et ce n’est pas valorisant pour la fille, alors qu’elle fait le maximum ! On retrouve cela, de façon flagrante, dans le film La Folle Journée de Ferris Bueller. L’aînée est au bout du couloir et dit : « Mon frère est quand même le préféré. Mes parents m’ont acheté un ordinateur, mais ils ont acheté un 4X4 à mon frère. » Même si à l’époque (fin des années 1980), l’ordinateur est un très beau cadeau, c’est quand même très différent d’offrir un 4X4 ! Et il y a des scènes beaucoup plus subtiles que celle-là qui sont assez extraordinaires. Par exemple, dans Memento, on voit clairement que perdre la mémoire est une solution de survie. Ou, dans La Môme, on observe le lien entre souffrance morale et polyarthrite.

Vous dédiez une formation spécifiquement à l’obésité. Pourquoi ce choix et comment s’articule cette thématique ?

Le choix de cette maladie pour une formation spécifique vient du fait, d’une part, qu’elle touche un grand pourcentage de la population et, d’autre part, qu’elle apporte un éclairage complet sur le fonctionnement de la biologie. Concrètement, cette formation se déroule sur trois axes principaux. Premièrement, le conflit qui amène le symptôme (la graisse superflue) – le conflit d’abandon – est présenté de manière à mettre l’accent sur l’importance des mots et du ressenti. Lors d’interactions avec les élèves, on en arrive à la définition correcte de l’abandon et chacun a ainsi l’opportunité de le ressentir au moins une fois durant la première journée de formation. D’énormes croyances tombent au fur et à mesure de cette première approche : différence entre poids et volume, la nourriture ne fait pas grossir, les conséquences désastreuses du verbe « perdre », etc. Dans un deuxième temps, on aborde le conflit de silhouette qui empêche le symptôme de disparaître, même lorsque le conflit d’abandon n’est plus actif. Comme pour chaque maladie, c’est en rendant la main à la partie inconsciente du cerveau (cerveau automatique), que celui-ci peut envoyer le programme de réparation au corps. Par le biais de l’obésité, les élèves sont confrontés au fait que, dès que les symptômes sont visibles (graisse superflue, eczéma, calvitie), celui qui en souffre vérifie à longueur de journée et attend des résultats. De ce fait, rien ne se passe et il met son conflit en balance. On constate également dans cette partie de la formation qu’il y a presque autant de facettes au conflit de silhouette qu’il y a de personnes qui en souffrent. Enfin, dans un troisième temps, nous esquissons des pistes de réflexions pour en sortir. En insistant très fort sur le fait qu’on agit sur le conflit qui est à l’origine de la souffrance et non sur les symptômes. En résumé, c’est une formation qui se veut très interactive où les habitués de nos formations, comme les novices, partent du même point de départ dans une réflexion collective qui les amène à tirer leur propre conclusion sur le sujet. C’est une formation que l’on vit, plus qu’on (en) apprend.

Peut-on tout expliquer à l’aune de la biologie, par exemple des problèmes relationnels ou financiers récurrents ?

Face à ce type de problématiques de comportements, de schémas répétitifs ou encore de relation aux autres, on penserait, en effet, que l’on est plutôt dans du psychologique. Or, on est éminemment dans la biologie. Qu’une personne soit systématiquement trahie, qu’elle ait des difficultés financières, qu’elle ne trouve pas de partenaire de vie (etc.), il est important de comprendre qu’il y a derrière cela des programmes automatisés : avoir des difficultés financières, par exemple, est considéré par le cerveau comme une solution de survie biologique. Si on ne comprend pas le sens du « pourquoi », on ne sortira pas de ces problèmes (qui peuvent se cumuler). Que nous nous retrouvions donc face à un problème de cancer, de constipation, de trahison, de problèmes financiers ou encore de manque de travail, nous aurons la même approche, la même manière d’aborder la problématique. En formation, nous mettons d’ailleurs sur le même pied d’égalité la maladie ou le dysfonctionnement.

Mais comment le fait de se mettre en difficulté peut-il être perçu comme une solution de survie ?

Prenons une personne qui a beaucoup de difficultés à finir ses fins de mois – elle a des revenus fluctuants, et malgré parfois de bons mois, cette dernière a toujours du mal à boucler son budget. Or, il apparaît, à la lecture de son histoire, que son père a eu un grave accident, dans lequel il a été considéré comme mort – il a été retiré vivant in extremis du tiroir de la morgue. Suite à cet accident, les assurances ont payé une somme importante, qui a permis à cet homme d’acheter une maison et de vivre confortablement. Cela s’est passé avant même la naissance de cette patiente. Son cerveau a donc enregistré que pour avoir de l’argent, il faut flirter avec la mort – le cerveau n’allait donc pas prendre le risque d’aller chercher de l’argent ! La question la plus simple à poser est : « Pour quelle histoire familiale l’absence d’argent est-elle la solution vitale ? » Autrement dit, pour quelles raisons biologiques de survie, cette personne se trouve dans ces difficultés récurrentes ? L’enjeu, donc, est de comprendre pourquoi elle est dans ce carrousel, et non pas comment faire pour en descendre. Cette patiente aurait ainsi pu faire des années de thérapie, tout en restant dans son carrousel !

C’est donc une véritable enquête que vous menez ?!

Oui, c’est une enquête criminalistique ! En ce sens, les mois avant et après la naissance sont déterminants. En regard des moments forts de l’histoire du patient, c’est au thérapeute de faire le bon lien avec sa problématique. Notez que le même événement peut avoir des retentissements très variables en termes de santé, de comportements, de difficultés… Il pourra se décliner de différentes manières biologiquement chez la personne, car cela va s’inscrire de différentes manières dans son cerveau.

Cette lecture biologique des choses peut-elle se combiner utilement à d’autres approches ?

La biologie est un concept qui peut être associé à d’autres techniques que l’approche verbale. Ainsi, ostéopathie crânio-sacrée et décodage biologique sont des mots qui vont très bien ensemble. Les tests ostéopathiques permettent de cibler très précisément dans quel organe se trouve la tension et de proposer une piste de décodage au patient. Le traitement physique associé au décodage biologique ont des effets très complémentaires. Nous proposons d’ailleurs des formations spécifiques « Ostéopathie et Biologie Totale ».

Quels sont les indices qui permettent de vérifier ou de confirmer que la lecture et le décodage biologiques sont justes ?

Cela dépend. Une histoire n’est pas l’autre. Certains signes peuvent, en tout cas, indiquer que l’on vise juste. Ainsi, avec tel patient hyperstressé, on sait que l’information est passée, quand il commence à bâiller. Sur le plan sociologique, on dirait qu’il est mal élevé ! Sur le plan de la lecture biologique, on sait qu’on a pointé une information-clé. D’autres patients vont pousser un énorme soupir. Mais on peut aussi utiliser les synchronicités à bon escient : certaines informations périphériques peuvent, en effet, venir confirmer que l’on est sur la bonne voie. Par exemple, en parlant avec une patiente, nous mettons le doigt, dans l’histoire familiale, sur un enfant handicapé qui serait à la base du conflit. Juste à ce moment-là, on sonne à la porte et se présente une personne qui vend des cartes de soutien pour assurer le traitement d’un enfant handicapé. Autre exemple significatif : une dame entre en consultation et, avant même qu’elle ne commence à parler, le téléphone sonne pour une prise de rendez-vous, ensuite c’est un SMS qui vient l’interrompre, puis le patient suivant qui sonne à la porte, etc. Là, on se rend compte qu’il y a eu au moins six ou sept interruptions volontaires lors de sa séance… où on allait mettre le doigt sur une IVG. Cela se passe à l’insu du patient, bien sûr. Quand un patient arrive trempé, parce qu’il a essuyé une grosse averse, on peut être sûr que dans son histoire, il a besoin d’être lavé – d’une injustice, d’un affront, d’une souillure… Être réceptifs à ces informations est le sujet de notre formation « Cycles biologiques et synchronicités », qui aura lieu les 4 et 5 juin prochains.

CARNET PRATIQUE

(1) Plus d’informations sur www.pourallerplusloin.be (cours, formations de base ou spécifiques, articles informatifs, ressources, etc.). L’ASBL Pour Aller Plus Loin… organise différentes formations et activités visant à expliquer le fonctionnement biologique du cerveau humain. Les cours sont animés par des formateurs expérimentés et pluridisciplinaires (voir site Internet).

Pour aller plus loin… développe des formations spécifiques, sur des thématiques originales. L’année prochaine, un module « Identité biologique » permettra de vivre un voyage au plus profond de soi-même (formation de base conseillée). « Durant la formation de base, on a l’occasion de voir les mécanismes qui entraînent tel ou tel dysfonctionnement dans notre vie. On a également l’occasion de les décoder et de faire en sorte de les prévoir avant qu’ils ne causent des dégâts. Ce module spécifique pose, lui, la question suivante : «Et si on ne subissait aucune influence de notre environnement, ni de nos aïeux, que serions-nous exactement ?» Cette question débouche sur une quantité d’autres : Est-il possible de ne pas être influencé ? Qu’est-ce qui nous influence autant ? Quelles sont les raisons pour lesquelles on est influencé quoi qu’on fasse ? Durant cette formation, on commence par «descendre» vers la description d’un être sans influence (s’il en est) pour «remonter» ensuite vers ce que nous sommes réellement, en ayant fait le tri entre les influences positives, négatives et vitales », précise Didier Frère, qui co-animera ce module (avec Roberto Fradera). En filigrane se pose la question : « Suis-je vraiment responsable de ma vie ? » Tout un programme ! Formation « Identité biologique », 11 & 12 mars 2017, infos & inscriptions : www.pourallerplusloin.be

Propos recueillis par Carine Anselme (Mai 2016)

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