MENU
Retour aux articles

Interview apparue dans le Néosanté N°88 d’avril 2019

Interview de Roberto Fradera « La biologie n’a rien à voir avec l’amour », propos recueillis par Carine Anselme.

Spécialiste de la compréhension biologique des événements (comportements, maladies), Roberto Fradera a été interpellé par les souffrances de ses patients dans leurs relations avec leurs parents. Dans son livre au titre provocateur, Sers, pantin !, il montre l’origine de l’attitude ingrate et dévalorisante des parents face à certains de leurs enfants qui, en dépit de ça, s’entêtent à leur « faire plaisir ». Faisant la différence entre amour et reconnaissance biologique, sa démarche introduit des notions éthologiques et compare certains comportements humains avec ce qui se passe dans la nature. Roberto Fradera a appelé ces mécanismes « réponse à l’attente et non-réponse à l’attente » inconsciente des parents. Il expose, nombreux cas cliniques à l’appui, les raisons biologiques pour lesquelles un enfant peut ne pas répondre à l’attente dès la conception et les conséquences sur sa vie. Avez-vous « la bonne odeur » ? C’est ce que vous découvrirez en lisant ce livre !

Quelle est la genèse du titre du livre qui intrigue ?
(Rire) C’est toute une histoire ! Au départ, il devait s’appeler Irréprochable, mon cher Watson, puisque l’enfant qui ne répond pas à l’attente doit être irréprochable. puis, j’ai changé pour Café des Marguerites. Cette inscription figure sur une horloge qui se trouvait dans mon salon depuis des années, sans que j’aie jamais compris pourquoi je l’avais achetée, sinon qu’elle « me plaisait bien ». Jusqu’au jour où l’explication m’est apparue clairement, en lien avec ce livre. Marguerite était la fille de mes grands-parents maternels. Elle occupait la cinquième position dans sa fratrie, comme moi ! Elle est morte peu avant la naissance de ma mère. Si j’étais né « fille », j’aurais porté un prénom de  fleur : Violette. Mes parents ont par ailleurs prénommé ma sœur, Rose. Et Marguerite suivait un garçon appelé Roberto, comme moi ! Ma mère répondait au beau prénom de Nora, à la fois anglais et égyptien. Après la mort de ses frère et sœur, pas de soleil : no Râ et par le plus grand des hasards, elle se marie avec un homme qui F(e)ra de(s) soleils (Râ). Je ne peux pas croire que ce ne soit que du hasard ! Malgré cette prise de conscience, Café des Marguerites était un titre qui faisait trop « roman »…

Votre choix s’est arrêté sur « Sers, pantin ! ». Sûrement pas un hasard ?!
Lorsque j’ai reçu la proposition de dessin pour illustrer la couverture, j’ai de suite vu un serpentin… De fait, il y a un lien, une association
entre la non-réponse à l’attente et l’objet, à partir du moment où, chez l’enfant, « être » ne suffit pas et qu’il doit « faire » des choses pour se faire accepter – non pas pour être reconnu, mais simplement toléré dans le giron familial. Je sais, les mots sont durs, voire même excessifs, mais d’un point de vue biologique, ils correspondent aux excès qui peuvent parfois survenir dans les familles. Et l’on sait que le cerveau biologique fonctionne avec le danger majeur, et pas le danger mineur. J’ai donc vu le serpentin et, immédiatement, m’est venu à l’esprit « sers, pantin ! », parce que nous sommes bien un objet qui doit servir, être irréprochable et répondre à l’attente du parent d’une manière ou d’une autre, aussi longtemps que ça durera.

Votre étude, basée sur près de vingt ans de recherches et 5000 cas cliniques, débouche sur ce que vous avez donc appelé « réponse à
l’attente et non-réponse à l’attente ». Comment définissez-vous ce concept ?
(Du tac au tac) C’est « avoir la bonne odeur » ou « ne pas avoir la bonne odeur » à la naissance. Je m’explique : la reconnaissance olfactive est le moyen le plus développé pour reconnaître le petit dans le monde animal. Le terme « reconnaissance » n’a rien à voir ici avec de la gratitude, mais il répond au fait de reconnaître quelque chose ou quelqu’un. L’agneau qui n’a pas la bonne odeur à la naissance est abandonné là. Quand la brebis met bas, l’agneau porte l’odeur de l’utérus de sa mère. Elle dispose d’un temps limité pour le lécher. Dès lors, le petit a le code-barres informatique olfactif qui permet à la mère de le reconnaître. Si elle ne peut pas le faire dans ce laps de temps, elle ne permet plus à l’agneau de téter car elle ne le reconnaît plus. Dans cette situation, il a très peu de chances de survivre et, le plus souvent, il meurt. C’est la même chose, notamment, pour les vaches, les bisons, les chevaux, etc. Et un oiseau qui n’a pas la bonne odeur est jeté hors du nid. Je relate, dans mon livre, l’histoire d’un petit moineau retrouvé dans mon jardin, qui a été éjecté à deux reprises du nid et abandonné bien loin. Sachant qu’il n’avait pas une plume sur le corps, que la température au sol frôlait les 30°C, qu’il y a des chats (etc.), il y a de fortes chances que ce moineau soit condamné. C’est ce moineau qui m’a mis la puce à l’oreille et a déclenché toutes ces recherches.
Que signifie avoir ou ne pas avoir la bonne odeur pour les êtres humains ?
Chez nous, cela va se transposer. Ce n’est plus la reconnaissance olfactive qui prime, mais bien tout un tas d’éléments sociologiques
qui vont faire que cet enfant-là répond ou ne répond pas à l’attente :
ce n’est pas le bon moment ; ce n’est pas le bon sexe ; il n’a pas la santé qu’il faut ; il arrive trop tôt, trop tard ; ça pose problème parce qu’on doit partir à l’étranger, parce qu’on construit la maison, parce qu’on n’a pas d’argent, etc. Ce sont des éléments sociologiques qui vont faire que l’enfant enregistre l’équivalent de « je n’ai pas la bonne odeur »… C’est inscrit instantanément sur le plan épigénétique et, lorsque l’enfant naît, son cerveau doit mettre en place toutes les stratégies (s’il ne l’a pas déjà fait avant) de manière à ce que l’on puisse accepter (l’enfant) dans son environnement. Chez l’animal, le programme se déclenche à la naissance : le petit a la bonne odeur ou bien « vae victis » (malheur aux vaincus). Chez l’être humain, le programme se déclenche dès que la conception est connue, il se prolonge un certain temps après la naissance. il pourra s’exprimer dans une dimension de réalité concrète ou bien de manière virtuelle, imaginaire ou symbolique. Il s’avère qu’au moins 97 % de nos fonctionnements physiologiques et comportementaux se passent en dehors et en dépit de notre contrôle conscient.

Comment fonctionne concrètement ce mécanisme cérébral de survie ?
A l’instant où la mère apprend qu’elle est enceinte, et si celle-ci réagit « mal » à l’annonce (en-dehors de tout jugement moralisateur, car cette attitude peut être fondée), le cerveau automatique de l’embryon agit comme un processeur informatique. il est uniquement programmé pour trouver et activer les solutions biologiques d’adaptation au stress parental. Le cerveau préserve ainsi son homéostasie (l’équilibre et le fonctionnement harmonieux de tous les paramètres du corps, NDLR) et assure la survie de l’être humain qui est sous son contrôle. il met automatiquement en place des comportements adaptés pour obtenir ce résultat sans la moindre intervention de l’intellect, ni de la volonté de l’individu. Dès ce moment, les conditions imposées au cerveau du fœtus sont : « je ne réponds pas à l’attente inconsciente, semi-consciente ou consciente de ma mère ». Le programme est immédiatement enregistré. Le code-barres du rejeton (c’est bien le cas de le dire) est inadapté et le « scanner » maternel se comportera en conséquence, c’est-à-dire qu’il ne le reconnaîtra pas et ne l’acceptera pas, voire le repoussera à sa naissance. immédiatement, le cerveau du petit sait qu’il devra dorénavant envisager à chaque instant toutes les stratégies possibles, y compris les plus dramatiques, afin de répondre, autant que faire se pourra, à l’attente inconsciente de la mère. Et l’histoire ne s’arrête pas là ; le scénario se répète avec le père, les grands-parents, l’annonce du sexe… Si l’information est bien accueillie, le cerveau du fœtus n’a pas besoin de modifier ses comportements de survie mais si ce n’est pas le cas, on assistera au même mécanisme que ci-dessus, avec la mère.

Vous soulignez que cette non-réponse à l’attente est la source de souffrances morales et/ou physiques très répandues dans la population…
C’est ce qui m’a frappé : près de 95 % des personnes sont dans ce cas. En effet, on peut se poser la question : quelles forces poussent donc certaines personnes à endurer, dès leur plus tendre enfance et, parfois, jusqu’à la fin de leur vie, des souffrances physiques, sexuelles, affectives, émotionnelles, psychiques, intellectuelles ou professionnelles énormes dont les parents sont les moteurs inconscients ? pour quelles raisons, en outre, tant de gens doivent-ils se battre et, en fin de compte, n’obtenir que peu ou pas de reconnaissance, ni de considération de leurs parents et, plus largement, d’autres personnes qu’ils rencontrent dans leur vie. Et malgré l’attitude ingrate, dévalorisante, voire même culpabilisante, ils continuent à essayer de leur faire plaisir, de rendre service… Cette « non-réponse à l’attente » est le moteur de ces comportements souvent stériles et, parfois, désespérants. toutes ces situations engendrent des conflits et des souffrances qui « pourrissent » la vie des individus pendant de nombreuses années, voire jusqu’à leur mort car même
le décès des parents ne les libère pas de leurs automatismes de comportement, de leurs frustrations, de leur colère, de leur rancœur, de
leur incompréhension face à un sentiment d’injustice profond.

Comment expliquer que, parfois, cette non-réponse à l’attente est connue de la personne – qui a peut-être même suivi une thérapie, mais qu’elle continuera à agir en sa défaveur et à creuser le lit de ses souffrances ?
Faisons une analogie : un ordinateur donne la même réponse erronée tant qu’on ne met pas en évidence la raison de cette erreur. Cette réponse dépend du programme qui est inscrit dans le disque dur et l’ordinateur n’est pas en mesure de la modifier de sa propre initiative puisque pour lui cette réponse est la bonne. prenons l’exemple d’une patiente qui ne rencontre que des hommes alcooliques et violents, et dont le père était alcoolique et violent. Elle consulte pour se libérer de cette « malédiction » qu’elle pouvait identifier rapidement mais, chaque fois, seulement après avoir commis l’erreur de se marier. En questionnant la patiente, je constate qu’elle connaît parfaitement bien le fait que son père buvait. Ce qu’elle parviendra à comprendre et intégrer plus tard, c’est qu’elle a été programmée inconsciemment, avant sa naissance, par sa mère pour tenter de trouver la solution au « mari alcoolique et brutal ». C’est seulement à ce moment qu’elle a pu se libérer d’une mission qui ne la concernait pas et dont la solution, pour peu qu’elle l’eût trouvée, serait arrivée trop tard pour soulager la mère.

Vous dénoncez par ailleurs la confusion poétique entre amour et conception…
La biologie n’a rien à voir avec l’amour, mais ça ne veut pas dire que l’amour ne fait pas partie de la vie des gens et qu’il n’est pas un plus
certain. C’est la reconnaissance qui fait que l’on survit. Le fait que deux personnes soient amoureuses n’implique pas d’office qu’il y ait désir d’enfant et le fait qu’il y ait désir d’enfant n’implique pas forcément qu’elles soient amoureuses… or, je le répète, l’épigénétique, c’est à la seconde ! Si, par exemple, la mère est terrorisée lorsqu’elle découvre à l’échographie qu’elle attend des jumeaux, on peut comprendre sa terreur, mais le fœtus, lui, est obligé d’enregistrer ça, sinon il ne survit pas. Vous pourrez me dire que tout ça est très pessimiste et négatif comme vision, mais ça ne l’est pas du tout ! on doit dépasser les jugements moralisateurs et la bien-pensance, car il est vital (je pèse mes mots) de dire ce qu’est la réalité pour pouvoir (la) nettoyer et se libérer de la charge émotionnelle liée à cette réalité.

Vous insistez beaucoup sur le fait que l’épigénétique est instantanée…
Marc Fréchet parlait du projet et du sens : le projet inconscient parental dont l’enfant exprime le sens. on peut imaginer ça d’un point de vue informatique. Les enfants sont en Bluetooth avec le parent (je l’enseigne comme ça) ; ils captent le programme des parents et ils vont l’appliquer/le dupliquer. En mettant en évidence l’épigénétique, on voit que le ressenti parental se traduit biochimiquement au niveau des gènes et modifie les comportements des enfants. C’est immédiat, le cerveau n’a pas le temps de négocier. il doit le faire à la seconde, parce qu’il y a danger de mort. D’ailleurs, il ne bouge que s’il y a danger de mort.

Quelles sont les solutions pour sortir de cet engrenage délétère ?
Il s’agit de se confronter à la réalité : que s’est-il réellement passé ? Cela implique d’entendre et de comprendre le poids émotionnel ; le fait qu’on a traîné ça toute sa vie, jusque-là, mais que ça n’a plus aucun sens chez l’adulte que l’on est devenu (je parle, là, de l’enfant qui a subi) d’essayer de répondre à l’attente. tant qu’on ne dit pas à notre ordinateur « tu peux abandonner le programme », il continue. C’est le principe de la biologie. Surviennent, ensuite, les étapes du deuil. oui, on a le droit d’être triste, de pleurer. oui, on a le droit d’être en colère tant qu’elle n’a pas été exprimée (mais pas aux parents, comme je l’explique dans le livre, car on en revient souvent plus détruits que rassérénés), etc. tant qu’on n’a pas passé ces étapes du deuil, on continue à traîner nos souffrances et nos schémas. Lorsqu’on prend conscience de tout ça, on se rend compte que les parents étaient pilotés par leurs propres programmes : il n’y a pas à pardonner, pas à les excuser, ni à trouver des explications ou justifications. C’est juste que la biologie fonctionne comme ça ; si on n’a pas la bonne odeur, dans la nature hostile, nous aurions été abandonnés. Avec la sociologie, on peut rester… Je parle bien d’odeur symbolique, imaginaire, rituelle, plus que d’odeur réelle.

L’écriture même de ce livre vient déjouer la non-réponse à l’attente propre à votre histoire personnelle. Vous souhaitiez faire la philologie romane, mais vos parents vous en ont détourné, en raison de leurs programmes, et vous avez alors pris une orientation technique (kinésithérapie). Comment vous sentez-vous d’avoir pris la plume ?
(il rit) Je me sens très bien ! Je le dis à mes proches : depuis que j’ai reçu les copies, en juillet 2018, je me sens nettement différent, allégé, comme si le « mauvais sort » avait été endigué. Comme je l’explique dans le livre, à ma naissance, je suis un obstacle involontaire au projet de mon père (qui souhaitait poursuivre des études techniques d’ingénieur textile commencées en Espagne quinze ans plus tôt, mais ça l’obligeait à s’exiler dans une autre ville belge) et je suis un outil tout aussi involontaire qui sert le projet de ma mère (qui souhaitait garder son mari auprès d’elle). Dans mon cursus, j’ai donc pris originellement une autre voie que celle que j’avais choisie (cf. mon père), je ne me suis pas éloigné du giron familial (cf. la volonté de ma mère à l’égard de mon père) et j’ai entamé des études techniques équivalentes à celles d’un ingénieur industriel (cf. le désir de mon père, pour lui-même). Coïncidence ou synchronicité ? En
tout cas, j’ai travaillé cinq ans à cet ouvrage ; la première mouture ne me convenait pas, j’ai donc repris tout le livre. De fait, cela m’amène, sans que j’y pense consciemment, à finaliser l’ouvrage en juillet 2018,  ce qui correspond symboliquement au juillet de mes 18 ans – moment où j’apprends que je ne peux pas suivre ma voie à l’université. Écrire m’a ouvert l’appétit ! Je travaille actuellement à un livre consacré à la lecture symbolique de la peinture de René Magritte. il y a énormément de choses à interpréter, qui n’ont rien à voir avec des interprétations psychanalytiques. tout ça m’enthousiasme !

POUR ALLER PLUS LOIN
Formé en kinésithérapie, ostéopathie (spécialisation en crânio-sacrée)
et décodage biologique, Roberto Fradera a développé sa propre
approche thérapeutique. il est à l’origine de la création de l’Asbl Pour
aller plus loin (www.pourallerplusloin.be) qu’il développe avec sa fille
Anicée et Alain Lechat (voir Néosanté n°56). Ensemble, ils dispensent
des formations de décodage biologique, s’inspirant de nombreux
aspects de la médecine du sens, dont le concept de Claude Sabbah.
À LIRE : Sers, pantin ! Quand être ne suffit pas ! Différence entre
amour et reconnaissance biologique (Librinova, 2018).

« IL N’Y A NI BIEN NI MAL, IL Y A LES LOIS DE LA BIOLOGIE »
C’est en s’appuyant sur cette affirmation de Claude Sabbah, concepteur de la Biologie totale, que Roberto Fradera donne la signification de ses recherches. « La grande majorité de nos comportements se passe en dehors de notre conscient. L’ordre d’apparition des enfants dans une fratrie, passé à la trame du cerveau automatique, est soumis à des lois biologiques de survie qui n’ont rien à voir avec nos règles morales, culturelles, cultuelles, sociologiques, psychologiques ou affectives », explique-t-il. Il prend la métaphore du sport et des jeux, où on a intérêt à connaître et respecter les règles, sinon la « sanction » tombe. « Or, poursuit-il, rares sont ceux qui tiennent compte de ces règles biologiques de survie. Ils ne comprennent pas la raison pour laquelle les événements se déroulent comme ils se déroulent. Ne pas apprécier de se retrouver enceinte ou de se retrouver dans la peau d’un futur papa, vouloir plutôt un garçon ou une fille sont, de fait, des réactions qui peuvent sembler fondées. Cependant, ce résultat ne dépend pas de notre conscient mais de milliards d’informations dont nous n’avons même pas conscience. Il est capital de savoir que tout type de réaction de rejet, de désintérêt, en ce y compris une simple hésitation, a des conséquences qui perdurent aussi longtemps que nous ne les amenons pas à notre conscience en tant que parent ou enfant. » à la question légitime : « Comment je fais pour arrêter ça ? », la réponse apportée par Robert Fradera, hors de tout jugement manichéen, est : « En cherchant les raisons pour lesquelles c’est arrivé. » « Le cerveau rationnel instruit l’affaire, mène l’enquête. il est juge d’instruction et procureur, mais lorsqu’il transmet le dossier au tribunal, la suite ne dépend plus de lui, mais du cerveau automatique qui seul a vue sur l’ensemble des éléments. » De là à dire qu’il n’y a ni bien ni mal ? « Je ne veux pas dire que les
malfaisants ne sont pas responsables de leurs actes et ne doivent pas en assumer les conséquences. Mais pour comprendre l’origine de nos mésaventures même les plus dramatiques, nous avons tout intérêt à les passer à la trame des 3,5 milliards d’années d’évolution dont
nous sommes issus et pas aux dix derniers milliers d’années où nos ancêtres se sont organisés en société. Toute situation apparemment
défavorable mérite qu’on démasque son origine car lorsque l’explication biologique est trouvée, maintenir en activité le programme perturbateur n’a plus de sens. »

Carine Anselme, Néosanté n°88, Avril 2019

Nos derniers articles